IL NE SUFFIT PAS DE METTRE UN CORPUS PEDAGOGIQUE SUR INTERNET
LE E-LEARNING NE SE RÉSUME PAS À METTRE UN CORPUS PEDAGOGIQUE SUR INFORMATIQUE
Dans le contexte de l’enseignement professionnel d’aujourd’hui, face à une génération « Y » (1) « media sensible », les professeurs eux-mêmes ont des attentes fortes quant aux perspectives pédagogiques offertes par es ressources digitales dans le domaine de l’apprentissage de l’efficacité. Les attentes des populations, apprenants et formateurs, au niveau de la formation tout au long de la vie, sont tout autres. En dépit de ce constat, dans ces deux domaines, il ne suffit pas de mettre un corpus pédagogique sur Internet pour pouvoir parler à proprement parler de e-Learning.
TECHNOLOGIE ET EFFICACITÉ FACE AUX ATTENTES
L’amélioration de l’efficacité de l’apprentissage est au centre de toutes les attentes. Chaque nouvelle avancée technologique entraine son lot de questionnements, les domaines de l’éducation et de la formation ne dérogent pas à la règle. L’arrivée des premiers ordinateurs individuels dans les années 80 ont vu émerger les premières formes de e-Learning. Les succès tous relatifs de ces premières tentatives, a été avant tout basé sur le fait que le e-learning « historique » était principalement axé sur l’apprentissage de connaissances factuelles et l’acquisition d’informations générales.
C’est avec l’explosion du nombre de nouvelles applications – Web 2.0 – que la pédagogie a vu dans les possibilités d’interactivité, des perspectives nouvelles autour d’une approche de l’apprentissage sous une forme « auto-organisée » permettant à l’apprenant d’apprendre également la motivation. Comme il a fait naître de nouvelles perspectives en termes d’économies et gains de temps. C’est alors seulement que l’on peut parler de succès des premières « plateformes apprenantes ». Pourtant, à ce stade, la majorité des ressources ne répondaient pas complètement au résultat escompté.
La tendance actuelle s’oriente vers l’utilisation des tablettes et autres smartphones, permettant de fournir des ressources « mobiles », autorisant la diffusion de nouvelles formes de contenus de type « micro pastilles ». Ces outils « portables » s’inscrivent dans une nouvelle vision du e-learning, une nouvelle orientation didactique permettant à chaque apprenant de gérer, en plus de sa vitesse d’apprentissage, son contenu, ses relations avec les pairs, tuteurs et autres formateurs, le lieu et le temps consacré à la formation.
E-LEARNING ET MOTIVATION, L’ÉQUATION GAGNANTE
Impossible de parler de formation, fusse-t-elle en e-learning, sans aborder directement un paramètre déterminant : la motivation. Bien que fortement influencée par le contexte, celle-ci demeure avant tout personnelle et individuelle, et puise sa dynamique entre références au passé et aspirations d’avenir.
Symptomatiquement, les nouveaux « concepts apprenants » restent fortement influencés par la relation élève/professeur et ses évaluations (on apprend pour le contrôle). Ainsi, les corpus pédagogiques « traditionnels », se heurtent aux réalités de l’utilisation de l’Internet par les apprenants, jeunes et moins jeunes. Le e-learning est contraint de sortir cette ambiguïté de construction pour parvenir à libérer son potentiel et s’inscrire dans une vision professionnelle des compétences en lien étroit avec les tâches et les missions de l’apprenant. Aussi complet soit-il, il ne suffit plus de proposer un contenu pédagogique sur une plateforme apprenante pour qu’il devienne un support de formation, efficace et pertinent pour l’apprenant.
Ce que l’on savait déjà de manière empirique, a été mis en évidence par les travaux récents. En effet, ces derniers ont mis en évidence le rôle et la place de la motivation à apprendre. Celle-ci dépend beaucoup de l’utilisation que l’individu compte faire de ses acquis, ou plus précisément de ce que son engagement dans un apprentissage/formation va lui apporter immédiatement .
Il est d’autant plus facile de renforcer et de sensibiliser un individu en ses capacités à apprendre, que l’on parvient à renforcer sa croyance en sa capacité à réussir. Toutefois, pour apprendre il faut du temps. Bien souvent, les enjeux personnels, professionnels, les rythmes imposés, les craintes individuelles, ne permettent bien souvent pas de demeurer en accord avec les rythmes et aspirations personnelles sur le long terme.
Au final, on l’aura compris, il est illusoire de penser qu’il suffit de mettre des milliers de pages pdf en ligne, graphiques, animations et des QMC (Questionnaires à Choix Multiples) sur une plateforme apprenante, pour parler de e-learning. Construire un projet e-learning ou une ressource de formation digitale, peut importe la terminologie employée, impose de repenser fondamentalement le corpus pédagogique lui-même. Il ne doit donc ressembler ni à un cours présentiel, ni à aucune autre ressource existante. Il doit également prendre en compte les quatre dimensions de la construction des savoirs :
• Savoirs : acquis, compétences, expériences
• Habiletés : cognitives, activités du poste, relationnelles
• Motivation : processus dynamique et intentionnel
• Socio-collaboratif : échange, partage, coopération.
L’accompagnement d’un projet par une équipe spécialisée, est un plus qui permet à l’organisation d’éviter les écueils et de se projeter dans son projet en fonction de ses objectifs et ses priorités.
(1) Génération Y : regroupe des personnes nées entre le milieu des années 70 et le milieu des années 90. Plusieurs explications à ce nom, pour certains le nom viendrait de la génération précédente, appelée « Génaration X » Les Américains quand à eux utilisent le vocable « Digital Natives » ou « net generation” pour signifier le fait que ces jeunes ont grandi dans un environnement où l’ordinateur individuel, le jeu vidéo et l’Internet ont pris une place de plus en plus importante.